« La Cour la plus brillante après celle de Louis XIV » jugeait Voltaire qui en connaissait pourtant un bout sur le sujet ! En effet, c’est au cœur d’une Cour d’exception dans une des plus belles villes d’Europe, Dresde, que naquit l’obsession insatiable de trouver le secret de fabrication de la porcelaine dure, en Europe. Cette recherche fut personnifiée par un prince-Electeur du Saint Empire, duc de Saxe devenu roi de Pologne en 1697 : Frédéric-Auguste 1ier autrement dénommé Auguste II le Fort.
Si ses conquêtes amoureuses – desquelles naquirent, entre autre le célèbre Maréchal de Saxe – n’eurent d’égales que ses revers militaires, il développa d’autre part une passion sans borne pour la joaillerie et l’orfèvrerie ainsi que pour l’architecture !
Elle ne fut dépassée que par ce qu’il appela lui-même sa « maladie de la porcelaine ». Devenu souverain à 24 ans dans des conditions inattendues, ce descendant de la Maison des Wettin n’aura de cesse de parvenir à découvrir ce fameux secret si bien conservé par les Chinois depuis des siècles. En mars 1709, notre homme tenait enfin le secret tant convoité par les Grands d’Europe grâce aux recherches réalisées dans des conditions rocambolesques et même dantesques par un apothicaire de formation devenu orfèvre et alchimiste, originaire de Berlin : Johann Böttger, « l’alchimiste de Meissen » !! Le personnage haut en couleurs que fut Frédéric-Auguste 1ier a marqué l’Histoire de la Saxe à faire blêmir de jalousie des souverains comme Frédéric II de Prusse. La beauté, les richesses et l’aura de Dresde doivent pour beaucoup à cette figure hors du commun dont la vie, le règne et l’époque sont dignes d’un roman palpitant.